Conscience du ‘rien’


« Le néant? »

Le Dieu ‘omniscient’ connaît tout, le monde, la nature, la sur-nature, l’être, le non-être, les étants, les essences, le fond des âmes, la hauteur des esprits et la largeur des consciences, même celle des plus infimes.

De son regard éternel et immédiat, il contemple, depuis toujours et à jamais, l’immatériel dans son entièreté, passée, présente et future, et l’océan total de la matière, qui se révèle vide, au fond.

Le divin est ‘tout’, voit ‘tout’, et tout le reste n’est ‘rien’.

C’est là, pensons-nous, une proposition pour le moins logiquement discutable.

Si tout le reste n’est ‘rien’, il ne voit pas rien. Tout ce reste ‘voit’ quand même un peu, pour autant que dans tout ce ‘rien’, il y ait quelque conscience.

L’existence de consciences (non-divines) est un fait universellement observable sur cette Terre.

Il est probable que la conscience, sous bien d’autres formes (il doit y en avoir d’innombrables), soit un phénomène fondamental, essentiel, répandu dans l’univers tout entier.

Des consciences, nées de rien dans le ‘rien’, font-elles encore partie du ‘rien’ ?

D’un certain point de vue, elles ne sont ‘rien’ puisqu’elles ne sont pas le Dieu qui est « Tout ». D’un autre point de vue, elles ne sont pas ‘rien’ puisqu’elles sont au moins conscientes qu’elles ne sont ‘rien’, ou si peu de chose.

Les consciences, si infinitésimalement ‘rien’ qu’elles soient, sont quand même un peu ‘quelque chose’, puisqu’elles sont conscientes de ce ‘rien’ qui est le leur.

Étrange, à vrai dire, que dans le Tout divin, il reste un peu de ‘rien’ qui voie, non pas rien, mais au moins un petit quelque chose, dans la mesure des faibles lumières allouées à ce qui est conscience en ce ‘rien’.

L’Un-Tout est ‘un’, ‘tout’, ‘omniscient’, etc., c’est entendu.

Mais remarquons que l’Un n’est cependant pas ‘conscient’ de ce que signifie ‘être rien’, puisque précisément Il est ‘Tout’.

Malgré son ‘omniscience’, Il ne sait pas ce que signifie ne rien savoir. Il lui manque la conscience de n’être ‘rien’ pour savoir ‘ce qu’est n’être rien’.

En revanche, toutes les consciences non-divines sont amenées à devenir conscientes d’être une partie de ce ‘rien’ qui forme un tout, ce ‘reste’ qui est composé de tout ce qui n’est pas le Tout, et qui n’est ‘rien’.

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