Fragrant délire


« Fragrant délire » ©Philippe Quéau (Art Κέω) 2024

Où naît le printemps, l’été exsude, l’automne suinte, l’hiver sourd,
En toutes les saisons, leur musique ensaisinée prend possession d’elle-même.
Là, les vagues lumineuses ruissellent en tous sens.
Rares les hommes qui peuvent franchir les bras de ces lumières, les détroits de ces ombres !
Là, des myriades de Dieux se tiennent dans l’attente,
Là, des myriades d’anges ploient, fléchissent et fluent.
Là, des myriades de dominations épellent des noms et luttent contre les mots,
Là, des myriades de vertus se perdent en explications,
Là, des myriades de puissances vivent au jour le jour,
Là les demi-dieux et les humains ne se comptent plus.
Là, des myriades d’élus jouent du violon de l’inouï, et du luth de l’illogique.
Et là, ma dive et unique Amie, tu te caches aussi.
Là, le santal et le benjoin se joignent à l’encens, au styrax et à la myrrhe,

Et s’exhalent en mon âme.