Art Metaxu


Depuis longtemps je songe qu’un art-fusion, un art-metaxu, un art méta-formel, serait de ce temps et d’un autre, peut-être à venir.

Il mêlerait l’ancien des symboles, la noirceur des totems, des yeux de bois dur, cette couleur des blés coupés, en une steppe profuse.

Sa beauté ou l’absence d’icelle serait mue.

Mue par quoi?

Par le souffle rauque des paradigmes perdus.

« Ange aux loups » © Philippe Quéau. 2021

De la mescaline à Antibes


Des homoncules viennent en rangs serrés sur le papier, sortant originairement d’une plume trempée à la mescaline, ou à la psilocybine, Michaux ayant tenté de les rassembler sur sa table, après les avoir rêvés pendant quelques nuits. On les retrouve aujourd’hui, agités de spasmes indistincts, dans la faible épaisseur des pages bible. Ils semblent des nageurs morts, arrêtés dans leur élan, par quelque piqûre d’insecte (la plume du peintre).

Alors j’ai eu envie de leur donner de l’air, de les sortir de leur coûteux linceul. J’ai eu envie de les mêler aux étoiles. De leur donner à voir la mer. Antibes peut-être, mais sans le béton, et la plage et la vulgarité. Antibes, comme Monet l’a vu. Mais tout cela ne compte plus, pour qui veut embrasser l’océan galactique.

Alors j’ai mis du lien, j’ai tressé des lianes, j’ai pensé des colliers, étiré les corps jusqu’aux confins.

michaux a4-1000