
Entre conscience et inconscient, l’esprit (ou son absence) flotte, frissonne, et jamais ne repose. La matière, aussi, sans cesse vibre, vacille, oscille. Toute vie bat, mue, cille. Au gibet du Temps, elle se suspend, pensive, et brinquebale.
Généralisons. L’être et le non-être toujours titubent, et s’entre-tiennent. Ils chancellent ensemble et s’embrassent pour rester debout. Tout tangue ! L’âme et l’esprit, le ciel et la terre, l’air et l’eau. Des êtres infiniment se scindent, se soudent et scintillent. Des myriades d’âges s’écoulent, en rythmes lents et ondulants. Cette loi générale, métaphysique, mériterait peut-être une physique nouvelle. Ainsi qu’une théologie politique.
Quant à moi, infime kyū du Go cosmique, je balance entre un jeu noir et un jeu blanc. Je vis par ko, tant que les coups restent ouverts. Kyū, je me nomme, car je ne suis qu’une goutte dans l’océan total, un soupir dans la symphonie mondiale, une étincelle dans la nébuleuse astrale, bref, un Dirac dans l’espace-temps. Avoir seulement entrevu cela fait de Kyū ton serviteur, Amie celée.
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