
Ne pas lire pas plus d’une demi-page à la foisi.
Ce n’est pas tant la quantité de lecture qui profite que la manière de lire.
L’on est enfoncé en soi-même et vivement pénétré dans ce fonds, ramassé et retiré au centre… On s’occupe doucement de la vérité lue, non en raisonnant beaucoup dessus, mais en la savourant.
Vous me chercherez et vous ne me trouverez pasii.
Qui cherche trouveiii.
La perfection est aisée. Il est facile de trouver, en cherchant au-dedans de nous.
L’exercice principal doit être la vue de la présence.
« Marche en ma présence et sois parfaitiv ».
Connaître le chemin pour trouver. Sentir l’odeur des parfums.
Ne pas s’impatienter dans les temps d’obscurité. Souffrir les suspensions et les retardements.
Se tenir ferme à l’abandon, sans écouter le raisonnement ni la réflexion.
Délaissement total.
Être indifférent à toutes choses, soit pour le corps soit pour l’âme, pour les biens temporels et éternels. Laisser le passé dans l’oubli, l’avenir à ce qui viendra, et donner le présent à la présence…
Imprimer les mystères en soi.
Toute la splendeur est au-dedansv.
Elle se tourne toute au-dedans d’elle pour s’occuper de qui y est présent.
Et plus elle s’avance et s’en approche, plus elle se sépare d’elle-même.
Simple présence. Le silence fait tout.
En silence, mon âmevi.
Ah ! s’il m’était permis de poursuivre les degrés infinis qui s’ensuivent !
Deux sortes de personnes se taisent : les unes pour n’avoir rien à dire, et les autres pour en avoir trop.
Il n’y a que ces deux vérités, le Tout et le rien. Tout le reste est mensonge. Nous ne pouvons honorer le Tout que par la conscience du rien. Et nous ne sommes pas plutôt anéantis que ce qui ne souffre point de vide sans le remplir, nous remplit de lui-même.
Une seule chose est nécessaire.
Aller toujours au-devant, avancer incessamment vers la fin.
Il est impossible d’arriver à la fin par la seule voie de la méditation.
On ne dit pas, donc, qu’il ne faille pas passer par l’action, puisqu’au contraire c’est la porte. Mais seulement qu’il n’y faut pas toujours demeurer, vu que l’homme doit tendre à la perfection de sa fin.
Comme une personne qui tombe dans la mer s’enfonce et s’enfoncerait à l’infini, si la mer était infinie, et sans s’apercevoir de cet enfoncement, elle descendrait dans le plus profond, d’une vitesse incroyable.
______________________________
iJ’emprunte ces quelques extraits épars et raccourcis au livre de Madame Guyon, Moyen court (1686)
iiJn 7,34
iiiMt 7,7
ivGn 17, 1 ( הִתְהַלֵּךְ לְפָנַי, וֶהְיֵה תָמִים « Hithallekh lefanaÿ yehi tamim ».)
v« Toute la splendeur de la fille du roi est au-dedans ». Ps 45, 14 (כָּל-כְּבוּדָּה בַת-מֶלֶךְ פְּנִימָה, «kol kevoddah bat mêlêkh penimah »)
vi« Seulement vers Elohim, en silence mon âme ». Ps. 62, 1 (אֶל-אֱלֹהִים, דּוּמִיָּה נַפְשִׁי « êl Elohim, doumyah nafchi »)
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.